Les auto-stoppeuses fantômes
Le scénario est simple : la nuit vous prenez dans votre voiture une jeune fille en blanc. Elle semble un peu inquiète pendant la route et à un virage ou un carrefour dangereux, elle crie " Attention ! «. Vous vous concentrez sur votre conduite puis une fois qu'il est franchi vous vous retournez : votre passagère semble s'être évaporé ! Les registre de gendarmerie de manque pas de cas semblable.
Un samedi soir de décembre 1979, Michel P. sort avec ses amis. Il
doit prendre le volant, car il est un de ceux qui possèdent une voiture. Il
fait des allers-retours entre Limoge et Naixon où se situe une petite boîte de
nuit. Lors de son second voyage, il aperçoit une forme blanche plantée dans un
virage près de la discothèque : c’est une femme toute vêtue de blanc. Il
décide de l’embarquer avec lui, car elle lui dit qu’elle va à Limoge rejoindre
des amis pour une fête. Durant le trajet, il la détaille du coin de
l’œil : 20-25 ans, vêtue d’une robe blanche très années 60, très jolie,
mais très peu bavarde. À l’approche du pont de la Révolution, la passagère
s’anime soudainement : « Attention, ce tournant est
dangereux ! » Michel sourit, car ce virage il le connaît très bien.
Tout à coup, un cri plaintif le tire de sa concentration : la passagère a
disparu. Michel stoppe sa voiture et il en fait le tour ; aucune trace de
la jeune femme. Lors de sa déposition à la gendarmerie de Limoge, on lui
explique qu’il n’est pas le premier à vivre cela. Cette jeune femme fait
régulièrement le même trajet pour ensuite disparaître au pont, l’endroit où
elle trouva la mort vingt ans auparavant.
Ce phénomène n’en est pas un isolé. Près de 300 cas ont été
enregistrés sur le territoire français. Des femmes vêtues de blanc font
régulièrement des apparitions et de disparitions partout en France. Certains
lieux semblent prédestinés à la fréquentation des dames blanches. C’est le cas
de la lande située de part et d’autre de la route D.2, entre Lessay et
Coutance. Ce tronçon de route rectiligne où pratiquement aucun véhicule ne
respecte les limitations de vitesse abrite deux dames blanches. L’une d’elle se
manifeste dans les bruyères par les nuits de pleine lune depuis des temps
immémoriaux. L’autre a été reconnue comme étant Gabrielle R., une adolescente
de Lessay tuée en 1970 dans un accident sur cette route. Lorsqu’elle est prise
en charge, elle disparaît toujours à l’entrée de Lessay, à la hauteur du cimetière.
Plusieurs sceptiques pourraient être portée à ne pas y croire,
car ça arrive souvent à des personnes seules. Par contre, plusieurs cas ont eu
des témoins. Dans la nuit du 20 au 21 mai 1981, ils étaient quatre dans la
voiture qui fit monter une auto-stoppeuse de 50 ans, elle aussi vêtue de blanc.
La voiture ne comportant que deux portes, il fallut rabattre un siège pour que
la femme puisse prendre place à l’arrière. Quelques kilomètres plus loin, à
l’approche d’une courbe, elle se mit à hurler par deux fois de faire attention
au virage avant de disparaître en une fraction de seconde…sous les yeux
stupéfaits des deux passagers à l’arrière.
Parfois, des contacts physiques ont laissé une impression bien plus désagréable à ceux qui ont eu l’imprudence de tenter de les toucher. En 1960, une femme fut prise en stop et disparut lentement dans un léger brouillard. L’homme avoua à la gendarmerie qu’il avait été un peu entreprenant avec la jeune femme, lui passant la main sur les jambes et, en l’absence de toute réaction, sur la poitrine. Il avait alors remarqué que la passagère dégageait un froid semblable à celui d’un marbre. C’est là un cas unique de contact physique avec l’un de ces êtres fantomatiques. Parfois, ces apparitions laissent des objets derrière ou en emportent avec eux. Un soir de 1997, un médecin grenoblois prit une jeune femme en stop. Elle resta silencieuse durant tout le trajet, sauf à l’approche du Pont-du-Furet où elle s’agita un peu. Elle se fit déposer plus loin, devant la maison de ses parents. Comme il pleuvait, le médecin lui prêta son parapluie. Il la vit franchir la porte de devant puis attendit qu’elle revienne lui porter son parapluie. Une bonne dizaine de minutes passèrent, mais elle ne revenait pas. Il décida d’aller frapper à la porte pour réclamer son bien. Un couple de quinquagénaires lui ouvrit. Le médecin apprit que la jeune fille qu’il avait décrite habitait bel et bien ici, mais qu’elle était enterrée depuis plusieurs années. C’était leur fille unique, morte dans un accident de moto, au Pont-du-Furet en 1975
Aux Etats-Unis, près de Justice, dans la banlieue de Chicago, se
trouve << Résurrection mary >>. Elle mourut en 1934 dans un
accident de la route survenu après une soirée au dancing O. Elle est ensevelie
au cimetière de Résurrection, d'où son nom. Elle commence 5 ans après sa mort à
arrêter les voitures pour retourner faire la fête au O, apparaissant comme une
jeune fille blonde aux yeux bleus qui surgit sur la route, au coin d' Archer
Road et faisait de même pour rentrer, disparaissant quand la voiture longe
l'enceinte du cimetière.
Michel Simon roule vite sur une route de campagne et de nuit, et voit son père
mort quelques années avant. Perturbé, il passe la nuit dans une auberge au lieu
de continuer. Quand il reprend la route, il voit un arbre couché sur la route :
à la vitesse où il roulait la nuit, il serait déjà mort !
Les hypothèses sont nombreuses quand vient le temps d’expliquer
le phénomène. Les psychologues parlent de visions épileptiques, voire même
d’hallucinations collectives si les témoins sont nombreux. Les sociologues
parlent de légendes urbaines, véritables substituts à la vielle mythologie
européenne des dames blanches qui apparaissaient régulièrement après être
mortes de façon inattendue. Cette théorie est peu vraisemblable, car dans la
majorité des cas, il y a des témoins, des descriptions concordantes avec de
réelles femmes, une victime et souvent des dépositions à la gendarmerie.
Le fait troublant dans toute cette affaire, c’est que les jeunes
femmes ne se contentent pas d’une seule apparition, mais bien d’apparitions
régulières, comme si elles cherchaient quelque chose ou qu’elle voulait
prévenir quelque chose. Peut-être cela vient-il du fait que leur mort violente
et soudaine n’avait pas déclenché le processus de « départ » vers
l’au-delà.